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L’éloge du jeu libre

  • sandrarousseauts
  • 9 oct.
  • 4 min de lecture
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Qu’est-ce que le jeu libre? 

Le jeu libre implique les ingrédients suivants :

·        La liberté d’action, de penser, d’exprimer ses émotions

·       L’agenda propre à l’enfant c’est-à-dire qu’il est le maître d’œuvre

·       La prise d’initiatives

·       L’usage de la créativité et de l’originalité

·       L’univers de l’enfant en avant-plan.


Le jeu devrait être exempt de résultat et de but précis. Nous avons souvent tendance comme adulte à diriger le jeu. À donner un sens cartésien aux objets. Nous aimons montrer à notre enfant comment faire. Retenons que le jeu ce n’est pas la réalité. C’est un univers qui appartient à l’enfant en ce moment précis où il joue.

Le jeu est l’activité la plus importante de l’enfance. Le jeu est un outil pour le développement. C’est une vitamine essentielle.


Vous êtes comptable, enseignant ou électricien et vous y consacrez un nombre d’heures définies par semaine. Pour sa part l’enfant est un joueur. Le jeu est « sa job ». C’est à cela qu’il devrait consacrer la majorité de son temps. Le jeu doit être valorisé et occuper un espace-temps privilégié dans le quotidien de l’enfant.

Imaginer, inventer, créer, personnifier, construire, détruire, grimper, etc. Voilà les occupations principales de l’enfant.


Le jeu prend différentes formes selon l’âge. Nourrisson, il aime regarder ce qui l’entoure. Il touche et il porte à sa bouche. À douze mois, il explore avec ses mains, écoute les comptines et commencer à se déplacer. À deux ans, il joue à côté des autres enfants et il commence l’imitation et fait semblant. Lorsqu’il atteint l’âge de trois ans, il aime jouer avec les autres enfants, il dessine, observe les insectes, prépare un gâteau en pâte à modeler. Les scénarios de jeu se mettent en place comme jouer à conduire le camion poubelle. Plus il vieillit, plus son jeu se raffine. Il construit des châteaux de sable et aime les jeux de société.

La variété des jouets est souhaitable afin que l’enfant expérimente différentes dimensions. Nous faisons référence ici à la motricité fine et globale, la recherche de solution à un problème, l’imagination, l’originalité, la capacité de prendre des décisions et l’acquisition de compétences sociales pour ne nommer que ceux-ci.


Au-delà d’être stimulant pour l’enfant, le jeu l’aide à se familiariser avec les émotions.

« Le jeu est thérapeutique pour les jeunes enfants parce qu’il leur permet d’exprimer sans danger leurs émotions le plus profondes »[1]

« Dans le jeu, le cerveau d’un jeune enfant travaille à libérer son contenu émotionnel et à le comprendre. »[2]


Le jeu devrait être un espace sécuritaire où l’enfant peut crier, pleurer, être brusque, fâché, etc. C’est un exécutoire. Un espace pour libérer les tensions et les émotions à sa façon à lui, avec son cerveau immature. Ne l’oublions pas.

Certains jeux peuvent parfois faire peur aux parents, les inquiéter et peut-être aussi semer des doutes sur la personnalité en devenir de l’enfant. C’est normal, car vous êtes un parent attentif.

Soyez rassurés, les émotions exprimées dans le jeu ne prédéfinissent pas l’avenir de votre enfant. Par exemple, un enfant qui, lors d’un jeu, fait la bataille entre deux figurines n’est pas agressif. Il peut vouloir exprimer la colère qui est à l’intérieur de lui, ses frustrations de la journée. Il peut également reproduire une dispute entre deux pouliches et cela ne signifie pas qu’il est de nature conflictuelle. Dans le jeu, l’enfant peut vous sembler déprimé parce qu’il joue souvent à faire pleurer ses toutous. Ce jeu peut être une occasion pour lui de démontrer de l’empathie face à la tristesse d’une autre personne.


Le sujet du jeu ne peut pas être abordé sans que nous parlions de l’ennui. Les phrases suivantes ont été entendues dans plusieurs maisons du Québec, et ce depuis plusieurs générations :

« C’est plate, je n’ai rien à faire »

« Pourquoi, je ne peux pas inviter un ami à jouer, manger, rester à dormir et vivre ici pour toujours »


Vous vous sentez mal en lisant ces deux citations? Vous avez l’impression que c’est le jour de marmotte! Ce scénario se rejoue chaque fin de semaine chez vous. Vous sentez la pression monter en vous parce que vous devez animer votre enfant. Respirez!


Tout d’abord, sachez que l’ennui stimule la créativité. Pour un enfant, regarder une goutte d’eau descendre le long d’une fenêtre permet de créer une histoire où la goutte d’eau rencontre des amis et ensemble ils forment une flaque d’eau. La flaque d’eau devient un océan où vit plein d’espèces marines.

Ensuite votre enfant va chercher ses bottes pour aller sauter de la flaque d’eau avec des poissons multicolores tout droit sortie de son imagination.

Une table, des couvertures et des coussins deviennent un château grandiose.

Une boîte de carton devient le vaisseau spatial de votre astronaute en herbe.


Lorsque votre enfant s’ennuie, vous pouvez lui donner des idées de ce qu’il peut faire. Vous pouvez l’accompagner pour les premières minutes de jeu. Vous pouvez lui donner des exemples de jeux qui vous amusaient lorsque vous aviez son âge. Vous pourriez lui dire que vous avez confiance en lui pour trouver quelque chose à faire en tenant compte de son âge bien sûr. Et vous devez tolérer l’inconfort que cela vous procure lorsqu’il s’ennuie.

Comme vous le savez, vous êtes un modèle pour votre enfant alors, est-ce que vous avez vous-même quelques minutes de temps libre pour rêvasser? Avez-vous des moments en famille où vous restez tranquilles, à vous prélasser sans les écrans pour vous animer? Êtes-vous, vous-même, imaginatif?

Est-ce que le jeu fait partie de votre vie?


[1]  Deborah MacNamara, Ph. D. Jouer, grandir, s’épanouir. Le rôle de l’attachement dans le développement de l’enfant. Page 82

 

[2] idem

 
 
 

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